Le Kirghizistan disposera bientôt de sa première cathédrale catholique, au cœur de la capitale, Biškek. Le chantier va démarrer cet hiver et devrait durer trois ans. Le sanctuaire témoignera de la présence d’une petite communauté catholique bien ancrée dans ce pays à majorité musulmane.
Le projet de construction d’une cathédrale catholique, la toute première au Kirghizstan, a été présenté le 9 novembre dernier. Cette dernière sera construite au cœur de la capitale kirghize, Biškek. Le pape François avait déjà béni la première pierre du chantier lors de son voyage apostolique au Kazakhstan qui s’est déroulé du 13 au 15 septembre. Le chantier débutera dès cet hiver, pour une durée de 3 ans. « La construction de la nouvelle église aura également une portée internationale. Notre République adhère aux principes démocratiques et à celui de la liberté de professer sa foi. La construction de l’église cathédrale en est la preuve » a notamment affirmé auprès de l’agence Fides Valerij Dil’, conseiller du président de la République kirghize, Sadir Japarov.
Jusqu’à présent, Biškek ne comptait qu’une seule et unique église, de petite taille et périphérique, donc peu accessible. Cette construction à venir témoigne d’une certaine vitalité de la communauté catholique kirghize, qui, quoi qu’infime, poursuit son enracinement.
Les chrétiens, minorité infime mais ancrée
Les chrétiens représentent 15% de la population actuelle sur les 6.5 millions d’habitants, bien qu’ils soient présents depuis le Ve siècle au moins. Les 85% des habitants restants sont des musulmans sunnites. Parmi les chrétiens, on compte 400.000 orthodoxes, 100.000 protestants et seulement 500 catholiques. Ces derniers se répartissent en trois paroisses situées dans les grandes villes du pays : Biškek, Jalal-Abad et Talas, ainsi que dans certaines zones rurales. L’Église catholique n’a reçu d’autorisation officielle qu’en 1969 et est restée extrêmement discrète durant toute l’ère soviétique. Son implantation et son essor sont récents et dus en grande partie à la soif de spiritualité des populations une fois l’URSS disloquée. Elle est aujourd’hui considérée comme bien intégrée et entretient de bons rapports avec les autres religions.
Selon l’agence Fides, les Jésuites sont les religieux majoritairement présents dans ce pays. À leurs côtés, on compte cinq sœurs franciscaines enseignantes, trois sœurs missionnaires de la Consolata et un prêtre diocésain de Slovaquie. Début novembre, des Sœurs missionnaires de la Charité sont arrivées à Biškek afin d’y ouvrir leur propre couvent dans la capitale.